Le peuple portugais est de ceux qui vivent avec leurs poètes et, pour prouver un peu plus leur attachement à leurs auteur(e)s, les appellent par leur prénom. Sophia de Mello Breyner Andresen ou Eugenio de Andrade appartiennent à un panthéon de liberté qui convoque la puissance de l’imagination. Couramment appelée Sophia, la poétesse (née en 1919 à Porto et morte en 2004 à Lisbonne) célèbre dans son oeuvre un monde païen dans lequel « les dieux [sont] absents mais président ». Les mots simples et universels de jour, soleil, mer, vague, ville, maison… reviennent sans cesse dans ses poèmes -souvent- courts et puissants, qui nomment l’universel. Attachée à l’eau et particulièrement à la mer, Sophia chante les beautés hellènes et lusitaniennes comme un Homère d’aujourd’hui. Chez Sophie, la respiration du monde a pour nom « Pénélope », « Graphique », « Fenêtre ».
Bibliographie sélective : Malgré les ruines et la mort, Choix de poèmes, traduction du portugais, préface et notes de Joaquim Vital, Le Fleuve et l’Écho, Éditions de La Différence, 1er trimestre 2000. ISBN 2-7291-1254-5.