Arpenter les sentiers du livre d’artiste à Toulouse ces dernières heures m’a donné beaucoup de matière et d’inspiration pour mes prochains ateliers. Je vous fais partager ces moments riches, denses et propices à la rêverie.
La plasticienne-poète Fabienne Yvert, en résidence à La Cave Poésie, façonne le monde quotidien avec tout ce qu’elle a sous la main : jeux de mots et expressions revisitées par différents médiums, détournement de revues anciennes. En lettriste passionnée et aventurière, elle s’éprend de la céramique biscuit. Elle la traite en sérigraphiste, en imprimeur : elle la tamponne, l’évide, peint à la barbotine sur la terre immaculée ou à peine rugueuse.
Un roman-fleuve en carton épais forme une jaquette rembourrée pour le livre qu’on a envie de protéger ; un livre aux pages de porcelaine et feutrine mêle le fragile à l’enveloppe ouatée du tissu presque vécu comme un isolant, sourd et rassurant à la fois.
Enseignant à l’école des Beaux-Arts de Toulouse (isdaT) et responsable des Éditions Autrechose, Quentin Jouret mène des cycles de conférences sur le thème du livre d’artiste. Ni objet de bibliophilie, ni produit de grande série, le livre d’artiste est le support matériel de toutes les possibilités de poésie au sens des grecs : la création. Objet tantôt hybride, tantôt minimaliste, permutant les valeurs attachées à la conception romantique de l’auteur, le livre d’artiste est à la jonction de l’information, du roman, catalysé par la notion d’emprunt.
- L’exposition Fabienne Yvert à la médiathèque José-Cabanis jusqu’au 23 avril,
- et le cycle de conférences de Quentin Jouret à Ombres Blanches Etrangères.