Jour neigeux venteux blanc sur la ville rose. Bon en quelque sorte ça tombe bien, dans le sens où c’est l’hiver avant tout, et ça tombe bien aussi si vous avez ce livre sous la main. Un livre qui s’intitule Livres ! ne laisse aucun doute sur son contenu : il s’empare très bien de son sujet, les
Livres ! ressort des oubliettes avec cette réédition et sa toute première traduction en français. La France qui aime tant les livres, les prix littéraires, les saisons littéraires, les romanciers, les lecteurs et les lectrices, les bibliothèques et les librairies, laisse volontiers les anglo-saxons concevoir ce genre d’opus inclassables qui présentent la richesse et la puissance de la lecture, des livres et de l’imagination. Livres ! n’est pas épais, n’est pas bien haut, il a l’élégance de sa condition : tout faire tenir de son vaste sujet en quelques pages (d’ailleurs, il n’y a pas de pagination). Un livre c’est de la cellulose, du papier, des pages, des mots, des images, des lettres jolies imprimées aujourd’hui qui ont remplacé les lettrines fabuleuses des manuscrits et autres incunables. Dans Livres ! justement un soin tout particulier est apporté aux caractères, à la mise en page et à la couleur : efficacité du propos, liberté d’interprétation des textes : autant de supports à tant d’autres livres.
Évidemment en cinquante ans il y a du changement, le passage de la page papier à l’écran qui fait tout défiler si vite étant sans doute le plus conséquent, mais le livre matériel remplit encore bien des étagères. Une prouesse graphique et un contenu synthétique qui ouvre les possibilité infinies de l’aventure qu’est la lecture. Voilà pourquoi j’ai eu envie d’écrire quelques lignes sur ce Livres ! N’oubliez jamais, si vous avez perdu votre billet d’avion pour Calcutta, si votre aller-retour Bordeaux-Namur a connu les affres du tambour du lave-linge, si votre Fiat 500 a rendu l’âme, si le co-voiturage n’arrive pas jusqu’à chez vous, si la station de Vélib’ la plus proche n’en contient plus aucun, prenez un livre dans votre bibliothèque : voyage garanti.
Mini format, poids plume, richesse graphique, chromatique et symbolique : bingo pour ce petit livre sur les livres. Vous pouvez (vous l’) offrir sans retenue.
Un mot en particulier ou plutôt une page a retenu mon attention : « Chaque mot a un sens, sauf peut-être supercalifragilisticexpialidocious » appris-je dans Livres ! Si le terme presque imprononçable et insensé fut popularisé grâce à Mary Poppins dans la bouche de Julie Andrews (Walt Disney, 1964), j’aimerais en connaître l’origine, qui à mon avis, ne sera jamais rien d’autre que plus ou moins exacte. Les auteurs de ladite chanson, les frères Richard M. Sherman et Robert Sherman expliquent que ce mot leur est venu lors d’un jeu pendant leur enfance. Bien. Une autre explication tout aussi sujette à caution renvoie au jeu littéraire des homophonies approximatives. Dans la langue de Shakespeare, cela donne un propos sur le Mahatma Gandhi qui serait « super calloused fragile mystic hexed by halitosis ». D’où le jeu sur les sonorités proches des mots qui aurait donné : supercalifragilisticexpialidocious. Je suis preneuse pour une autre hypothèse… même improbable et folle !
Livres !, écrit par Murray McCain et illustré par John Alcorn, © 2013 Éditions Autrement pour l’édition française. ISBN 978-2-7467-3348-0. 11,50€. Titre original Libri ! Publié pour la première fois aux États-Unis en 1962 par Simon & Schuster, Inc. © Topipittori Milan 2012.
Bonjour ! Désolée de poster ici… Mais je n’ai pas reçu de mail en haïku ! 😀
Alors, je pense qu’il s’est perdu en chemin ?
A très vite j’espère ! Agnès
Et dedans c’est comment ? biz
Dis donc n’as tu pas postulé pour le jury du livre inter, tu as tes chances! J’adore comme tu nous donnes envie de lire les livres que tu aimes, a aimés.. une vraie friandise à se mettre sous la dent!
Good luck! Bizz Mcl