De mer et de pierre (quelques jours sur la Costa Brava)
La Costa Brava est une destination qui a longtemps sonné à mes oreilles comme une formule éculée. Elle m’évoquait peut-être seulement les constructions bétonnées des années 1960 qui tendent à donner au lieu tous les qualificatifs imaginables sauf celui de Côte Sauvage … Cette image s’est petit à petit effacée, pour ne disparaître complètement qu’au printemps dernier, quand les week-end prolongés passés là-bas me firent démentir toute idée de ce genre sur l’endroit.
La Côte Sauvage et la Côte Vermeille sont les côtés espagnol et français du littoral catalan. Tout le long de cette étendue méditerranéenne regorge de réserves naturelles, terrestres et sous-marines.
Durant ces vacances de Toussaint, j’étais à l’Escala d’Empordà, ville à l’extrémité sud de l’anse où se trouve la baie de Roses, en contre-point à Cadaquès. Outre les beeeelles plages de sable fin où il fait bon roussir au soleil d’automne, le coin regorge de spots « vieilles pierres ». Le site archéologique d’Empùrïès domine une très jolie crique. Les bons points de cette plage : des rochers que les enfants prennent pour des îles à explorer, des fonds marins intéressants à quelques mètres du bord (oui, oui, quelques mètres), des petits recoins pour être à l’ombre, pratique notamment avec de jeunes enfants. Sur le site archéologique, la partie hellénistique mise à jour dernièrement est dominée par la réplique du dieu grec de la médecine, Esculape, dont l’original est conservé au musée du site (en fait, son attribution prête toujours à querelles de spécialistes, mais je le dénommerai Esculape comme il est présenté sur le site).
La partie grecque, toujours, comprend cet ensemble remarquable de filtres à eau, que j’ai trouvé assez graphique.
En remontant vers les terres, à l’ouest de la surface découverte, on domine les parties tournées vers l’intérieur, où environ 80% restent à fouiller… tout un programme.
En contre-bas du site, on peut suivre le chemin côtier entièrement balisé pour les vélos et les piétons, et descendre jusqu’à la mer, le tout compris dans un mouchoir de poche. Cette zone concentre énormément de richesses : naturelles, culturelles, historiques et gastronomiques. L’Escala était un port très actif qui a bâti sa prospérité sur la pêche et le commerce des anchois. Une conserverie d’anchois demeure d’ailleurs à la sortie de la ville, en direction de San Marti, et est très réputée. On y trouve même du garum, cette sauce à base de poissons en saumure que les Romains, dans l’Antiquité, utilisaient largement.
Ça donne vraiment envie ! Dès que l’occasion se présentera on filera de ce côté !