La lettre F est pour fiction…
Un monde flamboyant, volumineux et brillant opus qui cristallise son intérêt autour du monde de l’art contemporain, et à partir duquel les thématiques du genre, de la création littéraire, artistique, de leurs identités sexuées, sont développées, prend corps autour du personnage d’Harriet Burden. Cette femme, dont l’on suit les contours de son être-artiste, est créée de toutes pièces par l’auteure, Siri Hustvedt, qui ne s’interdit là aucun parti pris formel ni déploiement intellectuel.
Dans ses précédentes publications – romans, recueil de nouvelles ou d’articles – Siri Hustvedt a donné de multiples occasions à son lectorat de mesurer l’ampleur, la finesse et l’insatiable curiosité de son talent d’écrivaine.
Mais, dans Un monde flamboyant, si le propos se conforme à ses obsessions de femme de lettres, mue par les sciences, la neuropsychiatrie, le fonctionnement financier du marché de l’art, les rouages mondains qui le sous-tendent, l’intrigue emporte tout autre part. Les divergences et leurs nécessaires accords fondent le pilier de ce monde étincelant, tout en autorisant à l’auteure leur dénonciation amusée, qui pique au vif un univers satisfait qui s’enorgueillit de ne jamais sortir de son quant-à-soi. Il y a un soupçon d’Edith Wharton dans cette description amusée et renseignée du who’s who new-yorkais, où quelques figures influentes font la pluie et le beau temps.