Frida. Petit journal intime illustré

Voilà une publication très récente sur Frida Kahlo qui fait du bien, sincère, habitée et très informative, c’est un album de référence pour qui aime cette artiste-peintre iconique.
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Frida. Petit journal intime illustré de Vanna Vinci, est une incursion très documentée, alerte et tendre dans la vie de Frida Kahlo de sa naissance à ses derniers instants. L’autrice et illustratrice Vanna Vinci fait surgir l’artiste Mexicaine de Coyoacan du bout de ses pinceaux. Elle nous emmène à travers la première moitié du 20° s. au gré de l’existence mouvementée et passionnée de Frida Kahlo, dont on retient l’accident de tramway qui la transperça littéralement, ses amours libres, son attachement destructeur à « l’ogre » Diego Rivera, ses autoportraits enfantés dans la douleur, et la rage de vivre qui la caractérisait. Vanna Vinci prend le parti de se mettre à distance du journal intime en faisant dialoguer Frida et sa compagne la plus fidèle, la Mort. Voyage introspectif entre rêve et réalité, ce Petit journal intime illustré croque à merveille la tempétueuse Frida et son lot d’ami-e-s artistes, médecins, personnages publics, sans omettre le rôle crucial de sa famille et le berceau fabuleux qu’a été la Casa Azul pour elle, pour ses proches et pour ses élèves. Des images du Frida de Salma Hayek me revenaient en mémoire, murs bleus, cactus, singes, perroquets et caniches mexicains, la tête lourde de bijoux et les mains toujours très apprêtées : photographiée, peinte par elle-même, Frida Kahlo a contré jusqu’à son dernier souffle les attaques de la grande faucheuse. Véritable joyau née à elle-même au cours de sa trentaine, après de multiples fausses-couches et autant de pertes d’êtres chers, elle était son sujet et son objet, s’observant depuis son lit, immobilisée, cherchant à rendre son intériorité dans ses toiles peintes avec minutie, citant les éléments des traditions mexicaines primitives, son désespoir et son souffle créateur. L’un des tableaux les plus complexes de Frida Kahlo, Ce que l’eau m’a donné… (1938), est repris par Vanna Vinci en page 123 et exprime son rapport à sa propre genèse en un autoportrait dans sa baignoire, dont l’eau reflète et contient des moments clés de sa biographie.

Frida. Petit journal intime illustré, Vanna Vinci, Chêne éditeur, 11/10/2017, ISBN 978-2-8123-1725-5

Mots et toile

Isadora

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Julie Birmant, autrice, et Clément Oubrerie, illustrateur, ont déjà régalé mes curiosités de lectrice avec Pablo, saga de l’époque Bateau-Lavoir. Cette fois, c’est Isadora Duncan, figure libre et candide de danseuse passée des plages de Californie aux capitales européennes, est le sujet de cette bande dessinée. Danseuse hors norme, à la recherche de la vérité dans le mouvement, Isadora s’identifie aux modèles grecs antiques comme Athéna et s’émerveille de ses contemporaines à l’instar de la Loïe Fuller qui lui fera faire le tour d’Europe des plus grandes scènes, avant qu’Isadora en occupe le devant. J’avais beaucoup aimé son autobiographie, Ma vie, et je me délecte des planches enlevées, nerveuses mais tendres d’Oubrerie.
Écoutez sur France Culture Isadora ou l’art de danser sa vie.
Isadora, Clément Oubrerie et Julie Birmant, Dargaud, 2016, EAN 9782205074833.

Mots et toile

Atelier d'écriture – Eve Babitz # 2. Samedi 18 novembre 14h30-17h30

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  • Laissez votre créativité s’exprimer en toutes lettres et en couleurs ! Pour cette 2e séance consacrée à l’univers de l’autrice Eve Babitz, je vous propose de manipuler non seulement les mots et les phrases mais aussi les bulles, phylactères, lettrages, images et autres éléments graphiques issus de bandes dessinées, revues, prospectus et journaux. Imaginons un tissage créatif ! À partir de 16 ans.

Chaque atelier dure 3 heures et est à 30€. Tarif : 270€/participant pour l’année.

  • Séance 2 : 18 novembre 2017 : Eve Babitz

  • Séance 3 : 2 décembre 2017 : Richard Brautigan

  • Séance 4 : 13 janvier 2018 : Richard Brautigan

  • Séance 5 : 3 février 2018 : Joan Didion

  • Séance 6 : 10 mars 2018 : Joan Didion

  • Séance 7 : 7 avril 2018 : Siri Hustvedt

  • Séance 8 : 5 mai 2018 : Siri Hustvedt

  • Séance 9 : 2 juin 2018 : Siri Hustvedt

Réservation indispensable !
Atelier Brooklyn 28, Rue Caraman, 31000 Toulouse, M° François-Verdier. Détails ici.

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Mots et toile

… la main au collet…

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La Grande Odalisque, Vivès, Ruppert & Mulot, Dupuis, Aire Libre, 2012, p. 4


On connaît Bastien Vivès prompt à dégainer ses meilleures balles quand il met au bout de sa plume le sujet qui semble le passionner au plus haut point : la femme libre qui n’a pas froid aux yeux. Il s’associe au duo Ruppert & Mulot pour nous emmener dans un bal masqué de montes-en-l’air expertes dans le vol d’œuvres d’art. Les deux tomes La Grande Odalisque et Olympia tissent une fine cartographie des sous-sols des musées parisiens où trois jeunes femmes s’associent pour voler un Ingres et un Manet, rien de moins. Les trois héroïnes illustrent le mythe du gentleman cambrioleur qui prend les traits d’un trio agile et félin comme l’étaient les nippones « Cats Eyes » des années ’80. Voilà l’occasion de lire un beau diptyque mené tambour battant, au rythme de dialogues truculents et de situations rocambolesques.
La Grande Odalisque, Vivès, Ruppert & Mulot, éditions Dupuis, collection Aire Libre, 2012, ISBN 978-2-8001-5573-9.
Olympia, Vivès, Ruppert & Mulot, éditions Dupuis, collection Aire Libre, 2015, ISBN 978-2-8001-6343-7.

Tous les textes et photographies publiés sur chezliseron.com sont ma propriété. Merci de ne pas les reproduire, partiellement ou intégralement, sans me l’avoir demandé. Elise Vandel-Deschaseaux.
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Chute libre

Mademoiselle Caroline, Chute libre - Carnets du gouffre

Mademoiselle Caroline, Chute libre – Carnets du gouffre


Un état de choc, un état de fait qui pousse au fond du trou : la dépression. Décomposée et mise en images par Mademoiselle Caroline dans ses « Carnets du gouffre », la maladie qui terrasse la jeune femme ne se délite pas, revient par trois fois, comme un tsunami, jusqu’à ce que le bout du tunnel se laisse entrevoir : par le cabinet d’un énième psy (enfin « le » bon) ou un flacon d’anxiolytiques. Déjà, il lui faut savoir, connaître que cet état est une pathologie et pas une disparition de sa propre volonté. Les angoisses (plus de commandes, plus de travail, plus de revenus, plus de désir, plus rien) qu’elle ressent sont issues de multiples facteurs qui poussent et se développent dans le terreau affectif, relationnel – et le bois dont on est fait aussi. En couchant sur le papier ses dessins et impressions au fil des nombreuses années de dépression qui ont jalonnées sa vie de trentenaire, Mademoiselle Caroline retrace le fil des épisodes douloureux et en fait un formidable outil de compréhension et de renaissance pour elle, et pour ses lectrices et lecteurs.
En toile de fond, la thérapie par le langage et l’accompagnement médicamenteux ne seraient peut-être pas aussi aidants sans les exercices qui passent par le corps : respirations, postures, autant de nouvelles habitudes à intégrer progressivement pour façonner une personne neuve, en quelque sorte. Une personne avec ses failles, ses fêlures, qui avance petit à petit, comme un funambule, sur le chemin de son réveil, de sa renaissance.
Mademoiselle Caroline, Chute libre – Carnets du gouffre, Delcourt, Mirages, 2013, ISBN  978-2-7560-4150-6.

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