Livres sous le sapin…


Avé, toutes et tous, la rentrée est là, les ventres sont replets, RunStatic sent le renfermé, les lampées bues hier pour accompagner la galette assignent vos neurones sous la barre du supportable et, pourtant, il faut bien y être. Pour vous donner un peu de courage, remémorez-vous les derniers souvenirs agréables de ces quinze jours passés. Comme les enfants, vous rêvez de retourner sous l’édredon jusqu’à point d’heure, de déchirer mille et un paquets cadeaux, de buller avec le champagne ou l’excellent crémant siffloté à l’envi. J’habite en ville, je n’ai pas de cheminée crépitante, ni de chat-bouillotte, mais une bibliothèque de mieux en mieux remplie 🙂 Pour tenir, ma carotte, c’est… de m’imaginer sous mon plaid préféré, à bouquiner 😉 Posez-vous cette simple question : « Ai-je eu des bouquins bien cool sous le sapin ? »
Cinq ont retenu mon attention, des bandes dessinées et un illustré. Je dois ces pépites à mes ami-e-s et famille, pêle-mêle Marion d’À Poil ! le fanzine, Mathieu de GasFace Magazine, Fred et Marina Vandel. Aujourd’hui, je vous mets en bouche avec quelques courtes impressions sur ces livres, que je développerai prochainement sous forme de chroniques dans le toulousain indispensable SuperFlux, webzine rédac-cheffé par mon ami Damien.

  • Découverte totale de Noah Van Sciver et son anti-héros Fante Bukowski, écrivain à la traîne, pour ne pas dire loser sur toute la ligne qu’il n’arrive pas à faire chanter. Une autobiographie à peine voilée…
  • Appétit de biographies de femmes follement comblé avec la Josephine Baker de Catel et Bocquet, sublime liane étincelante, figure amoureuse éprise de liberté.
  • Retrouvailles déjantées avec la scénariste Marguerite Abouet dans Commissaire Kouamé, foldingue aventure dans la Côte-d’Ivoire d’aujourd’hui (illustrations de Donatien Mary).
  • Premiers contacts avec la figure tourmentée du poète Gérard de Nerval, L’inconsolé, névrosé et psychotique poète avisé.

Femme à barbe

  • Attendrissements et joie avec Clémentine Delait, bistrotière vosgienne célèbre en son temps comme femme à barbe à la vie exemplaire.
Élise Vandel. Merci de ne pas reproduire tout ou partie du contenu de ce blog sans m’en faire la demande.
Mots et toile

Frida. Petit journal intime illustré

Voilà une publication très récente sur Frida Kahlo qui fait du bien, sincère, habitée et très informative, c’est un album de référence pour qui aime cette artiste-peintre iconique.
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Frida. Petit journal intime illustré de Vanna Vinci, est une incursion très documentée, alerte et tendre dans la vie de Frida Kahlo de sa naissance à ses derniers instants. L’autrice et illustratrice Vanna Vinci fait surgir l’artiste Mexicaine de Coyoacan du bout de ses pinceaux. Elle nous emmène à travers la première moitié du 20° s. au gré de l’existence mouvementée et passionnée de Frida Kahlo, dont on retient l’accident de tramway qui la transperça littéralement, ses amours libres, son attachement destructeur à « l’ogre » Diego Rivera, ses autoportraits enfantés dans la douleur, et la rage de vivre qui la caractérisait. Vanna Vinci prend le parti de se mettre à distance du journal intime en faisant dialoguer Frida et sa compagne la plus fidèle, la Mort. Voyage introspectif entre rêve et réalité, ce Petit journal intime illustré croque à merveille la tempétueuse Frida et son lot d’ami-e-s artistes, médecins, personnages publics, sans omettre le rôle crucial de sa famille et le berceau fabuleux qu’a été la Casa Azul pour elle, pour ses proches et pour ses élèves. Des images du Frida de Salma Hayek me revenaient en mémoire, murs bleus, cactus, singes, perroquets et caniches mexicains, la tête lourde de bijoux et les mains toujours très apprêtées : photographiée, peinte par elle-même, Frida Kahlo a contré jusqu’à son dernier souffle les attaques de la grande faucheuse. Véritable joyau née à elle-même au cours de sa trentaine, après de multiples fausses-couches et autant de pertes d’êtres chers, elle était son sujet et son objet, s’observant depuis son lit, immobilisée, cherchant à rendre son intériorité dans ses toiles peintes avec minutie, citant les éléments des traditions mexicaines primitives, son désespoir et son souffle créateur. L’un des tableaux les plus complexes de Frida Kahlo, Ce que l’eau m’a donné… (1938), est repris par Vanna Vinci en page 123 et exprime son rapport à sa propre genèse en un autoportrait dans sa baignoire, dont l’eau reflète et contient des moments clés de sa biographie.

Frida. Petit journal intime illustré, Vanna Vinci, Chêne éditeur, 11/10/2017, ISBN 978-2-8123-1725-5

Mots et toile

Des filles à lire, des œuvres à suivre

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Des filles à lire, des œuvres à suivre


Au 2ème étage de la médiathèque José-Cabanis, le rayon BD adulte met en avant une toute petite partie de ses collections BD : celles faites par des filles. Je ne dois pas beaucoup me tromper en supposant que cette décision suit de près le coup d’éclat qui s’est produit dans le microcosme du FIBD, à savoir le départ de Riad Sattouf de la liste des nominés. Sa circonspection à l’égard du comité du FIBD devant l’absence de filles dans la sélection du 43e FIBD a fait l’effet d’un petit détonateur. Nombre de ses collègues masculins l’ont suivi : Daniel Clowes ou Joann Sfar, pour n’en citer que quelques-uns. Yep. Mais il n’y aura pas, pour le prix 2016, une seule nana dans la sélction, anyway.
La sélection de la médiathèque m’a permis de contempler d’un seul coup d’œil des pépites enfin rassemblées. J’ai pourtant du mal à me dire que le reste des rayonnages est bel et bien rempli de BD écrites, dessinées par des hommes. Il reste du boulot pour porter les voix féminines sur tous les fronts.

Tous les textes et photographies publiés sur chezliseron.com sont ma propriété. Merci de ne pas les reproduire, partiellement ou intégralement, sans me l’avoir demandé. Elise Vandel-Deschaseaux.
Mots et toile

Vita obscura, Simon Schwartz

Vita Obscura, Simon Schwartz

Vita Obscura, Simon Schwartz


Une excellente découverte que cet album de l’auteur et illustrateur Simon Schwartz édité par les éditions Ici même. Simon Schwartz vit et enseigne l’illustration à Hambourg, une ville complètement géniale avec des docks hypnotiques et une vie culturelle bouillonnante. Vita Obscura ? Un lettrage graphique, un titre en latin qui promet une balade artistique avec des personnages aux destinées hors-normes. Simon Schwarz se régale à mettre en scène les destins qu’il a choisis pour leur loufoquerie, leur grandeur oubliée ou leur fin absurde. Une galerie de personnages de tous horizons, comme je les adore, traitée avec beaucoup de distance humoristique et truffée de détails historiques choisis pour leur croustillant. Ce grand raout de femmes et d’hommes trop vite passés à la trappe -d’une histoire souvent mue par des forces centripètes- est définitivement un régal. Une page recto est consacrée à chaque personnage. Simon Schwartz y loge un maximum d’informations toujours drôles servies par un trait dynamique et acéré qui évoque la gravure sur bois. Je ne saurais que trop vous recommander ces morceaux choisis de personnages forcément hauts en couleurs, présentés pour des morceaux de bravoure tous plus improbables les uns que les autres. Des miscellanées délectables, à glisser sous le sapin pour les à-court-d’idées !
Vita Obscura, Simon Schwartz, Éditions Ici même, mai 2015, 300 x 200 mm, 72 p., ISBN 978-2-36912-011-7, 19,50€.
Cet album, comme beaucoup d’autres que je vous présente ici, est disponible dans la bibliothèque de quartier du Pont-des-Demoiselles, à Toulouse (Espace Pont-des-Demoiselles, avenue Saint-Exupéry).

Tous les textes et photographies publiés sur chezliseron.com sont ma propriété. Merci de ne pas les reproduire, partiellement ou intégralement, sans me l’avoir demandé. Elise Vandel-Deschaseaux.

 

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